L’entrepreneuriat pour la Santé des mamans

Entretien avec :

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Gaëtan PINALIE

Co-fondateur et dirigeant chez Le POP Club :
Le POP Club répond aux enjeux de santé publique liées à la maternité et aux besoins des femmes en retour de couche (nutrition santé, activité physique adaptée).

Je réalise que je veux du sens, de l’humain et faire du bien autour de moi. Nous avons accompagné des personnes pour qui cela a réellement compté, à qui nous avons apporté du soutien psychologique. Ce qui me motive c’est l’impact positif que nous avons.

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Bonjour, je m’appelle Gaëtan Pinalie, je suis dirigeant d’entreprise chez Le POP Club. Notre entreprise répond aux enjeux de santé publique liés à la maternité et aux objectifs santé des jeunes mamans en retour de couches (nutrition santé, activité physique adaptée). Le POP Club est lauréat Réseau Entreprendre, labellisé entreprise innovante, soutenu et accompagné par la Banque Publique d’Investissement (BPI), la French Tech, France Active, la BGE, le CIC, Crédit Agricole, Crédit coopératif…

Gaëtan, quelles sont vos missions principales ?

Elles sont multiples. Je suis président d’entreprise et j’agis sur tout l’opérationnel, avec des charges administratives, comptables, commerciales, de management… Je joue également un rôle en gestion de projet, en marketing digital et je gère le SEO, SEA et SMO. Même lorsque je n’ai pas particulièrement d’affinité avec un domaine, je sais au moins ce qu’il faut demander aux prestataires et employés

A mon sens, un chef d’entreprise est souvent spécialiste dans un seul domaine mais doit être moyen en tout. Il faut être capable de discuter avec les commerciaux et prestataires, connaître le juste prix, les « best practices » et avoir déjà posé énormément de questions. Cela pourra également permettre de se passer des services de certaines agences lorsqu’on aura acquis le savoir nécessaire dans les différents domaines de la gestion d’une entreprise.

En ce qui concerne le développement commercial, au début je le faisais. Par exemple, je travaille en relation directe avec des revendeurs paramédicaux (maternités, sage-femmes, Doulas). Désormais je le pilote, tout en sachant clairement ce que ça implique et quel est le discours à tenir. J’ai également une casquette de réalisateur puisque j’ai dû créer des vidéos, gérer la production, la réalisation, la mise en place des plateaux, etc. Il faut aussi gérer les droits d’image et la veille légale.

Ensuite, il y a la gestion des ressources humaines. Pour commencer, cela veut dire mettre en place des actions de recrutement. Bien sûr il faudra aussi manager les employés, les apprentis et les stagiaires ; gérer les paies, les actions de formation pour les employés pour les faire monter en compétences.

Il y aura également la gestion financière : la recherche de fonds est constante dans une startup. Cela implique de créer son pitch, son business plan, rencontrer les banques etc. C’est un véritable travail de marathonien qui ne s’arrête jamais. Tout ce qui est levée de fonds représente énormément de travail, avant et après la levée. Il en va de même pour les subventions, les prêts d’honneur, les actions de financements participatifs. Cette dimension de l’entreprise est très chronophage.

Enfin, tout ce qui a trait au suivi comptable est extrêmement important. Cela ne vaut pas uniquement pour le bon maintien des chiffres mais aussi pour savoir quelles décisions prendre pour faire passer un certain nombre de frais et investissements. Il faut se couvrir niveau actions administratives et juridiques en cas de litige et connaitre l’état de santé de la trésorerie au jour le jour.

D’ailleurs, en santé l’aspect juridique est essentiel. Effectivement, si vous vendez des produits supposés avoir des effets bénéfiques sur la santé et le bien-être alors il faut se préparer à l’éventualité qu’ils aient l’effet inverse. Si un client rencontre un problème, très rapidement cela peut se retourner contre l’entreprise, même en ayant vérifié que tous les prestataires et cabinets de R&D pharmaceutique étaient bien en règle.

Quel a été votre parcours ?

Mon parcours est assez atypique puisque j’ai commencé ma vie active en tant que soldat d’infanterie dans l’armée de terre. Ce n’était pas concluant puisque je me suis sévèrement blessé sur une marche commando ; mon commandant m’a alors conseillé de passer un diplôme pour mieux revenir.
J’ai donc passé un diplôme d’éducateur physique. Je suis arrivé coach et j’ai fini par devenir directeur d’un club de fitness. Cela impliquait du coaching, de la communication, de la gestion et du commercial. Malheureusement, je travaillais pour une franchise qui a fait faillite du jour au lendemain et j’ai tout perdu à 22-23 ans.

Suite à ce coup dur, je suis parti à la légion étrangère. J’ai eu le choix de devenir professeur de sport au sein de l’armée « classique » mais j’avais plutôt envie d’aventure. J’ai pu développer mes compétences en management, en stratégie, en gestion du stress, ou encore en logistique. D’ailleurs, pour l’anecdote, dans le cadre de mes teambuildings avec mes employés, je fais des séances de tirs. C’est un bon entraînement au niveau du développement personnel, des procédures à suivre et des prises de décision en situation d’effort.

Après cette expérience, je suis revenu sur Paris et j’ai commencé l’écriture de mon premier livre dans le domaine de la périnatalité, qui était déjà ma spécialité lorsque j’étais coach. Le sujet était sur l’activité physique des femmes enceinte et en retour de couches – lorsque je dirigeais mon club de sport, j’avais des clientes qui voulaient continuer leurs activités physiques alors qu’elles étaient enceintes ou après leur accouchement – j’ai vu qu’il y avait quelque chose à faire qui n’était pas fait et j’ai été publié.

J’ai continué à travailler dans le milieu du coaching et à partir de là j’ai rencontré mes associés. Nous avons décidé de monter la startup et, en parallèle, j’ai commencé à écrire mon deuxième livre plus axé sur la prévention santé périnatale, incluant l’activité physique adapté et la nutrition santé avant, pendant et après la grossesse.

J’ai aussi fait beaucoup de missions de marketing en freelance, par exemple pour Quitoque, mais aussi pour des magazines de santé lifestyle en écrivant des articles sur les activités physiques adaptées. J’ai aussi été Community manager et j’ai vendu des scripts pour automatiser l’acquisition d’abonnés sur Instagram.

Finalement, je suis allé au fil de l’eau. Mais c’est important d’avoir de la complémentarité, de la polyvalence, une compréhension de l’environnement global dans lequel on évolue. Sans notion de commerce, de communication, de marketing ni de management, cela devient compliqué de vendre un produit. Aujourd’hui, je me rends compte avec mon expérience de gestionnaire que c’est indispensable, surtout en santé !

Pour prendre un exemple très concret, pour mettre en vente un produit santé sur le marché, quel type de serveur faut-il utiliser et pourquoi ? La réponse est qu’il existe des serveurs dédiés au stockages des informations médicales. Si, sur votre site, vous créez un questionnaire qui demande des informations médicales, il faut savoir qu’il y a des implications légales, notamment en RGPD. Le prix ne sera pas la même, il faudra que ce serveur soit sécurisé et dédié. Tout cela, il faut le savoir avant de se lancer.

Pourriez-vous décrire votre journée type en quelques mots ?

Cela dépend du jour de la semaine. Généralement, le dimanche je finalise mes mails en attente et je prépare la journée du lundi afin de mettre en place ma to-do list. Je le fais aussi pour mes alternants et stagiaires afin qu’ils puissent arriver lundi en connaissant les priorités et missions de la semaine. Je fais également un peu de management en gérant les retours de travaux pour les choses à changer voire améliorer.

Le lundi, toujours avec cette casquette de manager, je prends des nouvelles de mes employés et on discute tous ensemble. Ensuite, j’ai mes tâches qui m’incombent, toujours avec ma to-do list. Je continue en parallèle la gestion des employés pour leur répondre tout en travaillant. Je gère le flux d’emails, les devis, les demandes administratives, les demandes des employés, des associés ou des banques.

Je travaille aussi tous les jours mon côté réseau, je prends le temps d’être humain, de me rapprocher des personnes avec lesquelles j’ai pu travailler par le passé et leur demander comment ils vont. J’aime à dire que nous avons des relations « H2H », d’humain à humain. Ces prestataires m’ont énormément aidé dans mon projet, notamment en donnant des données et des outils.

Ensuite, je gère habituellement le marketing digital ou le développement commercial mais ça change toutes les semaines. C’est pour cela qu’il faut savoir donner la priorité et savoir gérer les imprévus.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce qui me motive c’est l’impact positif que nous avons. Si un jour j’arrête, je serais capable de tout plaquer pour me diriger vers une ONG. Je ne me vois pas tellement faire de l’acquisition de leads juste pour le faire. Je crois profondément en les personnes avec lesquelles je parle et je travaille. Nous avons recruté des employés à qui nous faisons confiance et que nous avons formés.

Je réalise que je veux du sens, de l’humain et faire du bien autour de moi. Nous avons accompagné des personnes pour qui cela a réellement compté, à qui nous avons apporté du soutien psychologique. J’ai déjà refusé des parts au sein de sociétés très prometteuses car je voulais soigner mon parcours et que je n’étais pas en phase avec les valeurs sous-jacentes.

Nous avons effectué des actions positives, qui touchent la vie des gens. Ce que je vends c’est pour faciliter la vie des mamans, qu’elles retrouvent une bonne santé et plus rapidement.

En plus, il y a mes recrutements, mon management, le fait d’avoir donné leur chance à certaines personnes. Tout cela compte énormément. On a créé de l’emploi et permis des avenirs ; tout le monde ne peut pas en dire autant.

On fait tous des choix et je me dis : « Est-ce que tu veux vivre en ayant de l’impact ou est-ce que tu veux survoler l’humanité ? ».

Des conseils à donner pour les futurs créateurs d'entreprises dans le domaine de la Santé ?

Dès qu’il y a beaucoup de stress en jeu, de responsabilités, je conseille le sport ! Cela va de pair avec le fait de prendre soin de soi et c’est un antidépresseur naturel. Si ce n’est pas le sport alors c’est lire des livres, par exemple, mais il faut quelque chose pour décompresser.

Il faut également être très bien entouré car c’est très difficile de faire les choses seul. Il faut aussi se préparer aux différentes éventualités et préparer sa sortie au cas où : les frais, les dettes, les avocats etc. Cela permet d’avoir un coup d’avance et de préparer le terrain. Il faut aussi savoir prendre des décisions difficiles lorsqu’elles s’imposent. Par exemple, ne pas reconduire des contrats pour raisons économiques ou se séparer de quelqu’un que l’on aime beaucoup mais qui n’a pas su démontrer les compétences attendues.

Enfin, si c’est possible d’intercaler la vie personnelle entre tout cela, c’est parfait. En ce moment je réintègre ma vie personnelle. Cela fait deux ans que j’ai un rythme particulièrement soutenu et je réalise qu’en management, il ne faut pas non plus s’oublier en tant que chef d’entreprise. Avoir des ambitions, c’est bien, mais il ne faut pas y laisser toutes ses plumes et trop se négliger.

Je suis moi-même suivi par un chef d’entreprise du Réseau Entreprendre Val De Marne, Franck Abou, qui m’aide énormément. A un moment il m’a dit « attention, tu as assez donné, pense à toi ; et si du jour au lendemain ça s’arrête, qu’est-ce qui te reste dans la vie ? ». Il est parfois difficile de prendre du recul mais c’est pourtant essentiel.

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