Ce qui me plait le plus c’est la création. On part de rien et il faut arriver à un produit qu’on arrive à vendre, qui soit reconnu comme étant efficace par les utilisateurs, qui a un impact sur leur santé.
Bonjour je suis Vanessa Lesobre, co-fondatrice de HAPPLYZ Medical, start-up développant LORIO. C’est une solution digitale brevetée de rééducation respiratoire. En soufflant dans la flûte électronique connectée à des jeux vidéo sur application mobile, vous allez pouvoir améliorer vos capacités respiratoires tout en vous amusant.
Cette solution a été créée pour les patients insuffisants respiratoires (mucoviscidose, BPCO, asthme, autres pathologies respiratoires chroniques rares). Nous avons commencé à développer le projet fin 2019 et avons aujourd’hui un an d’existence (avril 2021).
Vanessa, quelles sont vos missions principales ?
Nous sommes deux co-fondateurs. Maxime est ingénieur en électronique et s’occupe de toute la partie industrielle et développement informatique, ainsi que de la relation avec les usines. Quant à moi, je travaille sur tout l’aspect stratégique qui inclut le marketing, l’approche commerciale et la communication. Je m’occupe du site internet, des supports de communication, entre autres.
Je gère aussi les relations professionnelles avec les médecins, les associations, les hôpitaux etc. J’ai une formation scientifique, complétée par une école de commerce. Je connais donc les pathologies en question et j’ai un fort réseau bâti sur 15 années d’expérience dans le domaine médical qui me permet d’aller chercher des informations cruciales auprès des professionnels de santé. C’est important d’avoir ce type de parcours Business et Santé lorsqu’on veut travailler dans le monde de la Santé. Le Bachelor HEM Santé répond à ce besoin de formation spécifique.
Pourriez-vous décrire votre journée type en quelques mots ?
J’ai des journées très chargées et je suis souvent très occupée ! On passe du coq à l’âne sur pleins de sujets et les missions sont particulièrement variées. Par exemple, là avant d’échanger avec vous, nous étions en train d’évaluer le sourcing sur les composants électroniques de notre flûte électronique. Je gère les urgences qui peuvent arriver au quotidien. Nous avons préféré internaliser beaucoup de choses, afin de réduire les coûts, donc nous avons beaucoup de travail. Le but est d’arriver à développer notre Medtech, sans pour autant être dans une dépense excessive.
Je suis également maman et il faut arriver à jongler entre tout cela, dans le peu d’heures qui constituent une journée ! Il faut savoir hiérarchiser les priorités quand il y a énormément de choses de faire. Mais chaque jour est différent, donc c’est la surprise à chaque fois.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Ce qui me plait le plus c’est la création. On part de rien et il faut arriver à un produit Medtech qu’on arrive à vendre, qui soit reconnu comme étant efficace par les utilisateurs, qui a un impact sur leur santé. Nous faisons de nombreuses de rencontres, il y a beaucoup de nouveautés et il faut tout donner.
D’ailleurs, cet après-midi je fais une présentation auprès de l’Hôpital Necker-Enfants Malades à Paris. Nous effectuons de nombreuses rencontres avec les Hôpitaux parisiens et l’avantage, c’est que ce sont eux qui demandent directement à nous voir pour découvrir notre solution. De bonne augure pour la suite !
Des conseils à donner pour les futurs créateurs d'entreprises dans le domaine de la Medtech ?
Mon conseil principal : s’entourer des bonnes personnes ! Ne pas faire un projet tout seul car on n’aura jamais toutes les compétences. Et même si nous les avons, un investisseur ne voudra pas tout miser sur une seule personne. A mon sens, deux c’est le minimum. Idéalement, être trois ou quatre c’est encore mieux ; mais encore faut-il que tout le monde s’entende et ce jusqu’au bout du projet.
Il faut également avoir un peu d’expériences pour avoir des compétences essentielles et reconnues. Par exemple, je vois certains jeunes qui se lancent sans expérience. Ils sont dynamiques, partent comme des flèches et puis quand on passe sur l’aspect commercial, il n’y a plus personne. Il faut savoir mettre en place son projet avec des personnes qui ont déjà de l’expérience et être accompagné par un incubateur qui vous aidera à le porter jusqu’au bout. Nous sommes nous-mêmes incubés à Eurasanté, à Lille.
De mon côté, j’ai travaillé dans des entreprises sérieuses, j’ai eu des postes importants et cela me permet d’avoir un CV et de l’expertise. J’ai donc une certaine légitimité, ce qui est essentiel surtout lorsqu’on se retrouve devant certains réseaux comme Réseau Entreprendre ou bien encore la BPI.
Enfin, il faut aussi bien travailler son Business Plan. Avant de se lancer, il faut penser rentabilité : au bout de combien de temps je serai rentable ? De combien de personnes j’ai besoin ? A quelle hauteur puis-je les rémunérer ?
Il ne faut pas créer l’entreprise avant que le projet ne soit viable et il faut avoir la possibilité de le faire. Par exemple, je suis partie de mon précédent poste lors d’un plan social. J’ai donc eu une couverture de droits au chômage pendant deux ans, me permettant d’avoir des rentrées d’argent alors que mon projet n’en générait pas encore. Aujourd’hui, nous avons également des subventions, des prêts d’honneur, des emprunts, mais aussi un petit capital de notre poche pour donner confiance aux investisseurs.
Pour résumer, il faut trouver la bonne combinaison entre le bon moment et les bonnes ressources. On peut se lancer pendant ses études ou juste après, mais il faudra savoir faire face aux possibles éléments manquants dont j’ai parlé.